Quand je suis arrivée au champ pour la première fois, j’ai vite compris une chose : si tu veux produire un aliment qui ne reste jamais sur le marché, pense au piment. Dans chaque sauce, dans chaque plat traditionnel, dans chaque famille africaine, le piment est indispensable.
Contrairement à d’autres cultures qui dépendent des habitudes ou des saisons, le piment est consommé toute l’année. C’est ce qui en fait l’une des productions agricoles les plus sûres.
Un marché local et régional toujours demandeur
Que ce soit au Mali, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Bénin ou au Nigéria, la demande de piment ne faiblit jamais. Même quand la production locale baisse, les commerçants se débrouillent pour importer d’autres pays voisins.
Le prix du piment peut doubler, voire tripler en période de pénurie. Alors qu’il peut se vendre à 1 500 – 2 000 FCFA le kilo en période normale, il atteint facilement 3 500 à 4 000 FCFA/kg quand l’offre est faible. Selon les pays et les saisons, certains marchés urbains ou frontaliers peuvent dépasser ces niveaux.
Des rendements qui assurent une bonne rentabilité
Avec une bonne gestion, un hectare de piment peut produire 10 à 20 tonnes, voire plus pour certaines variétés améliorées.
Exemple simple – Même à un prix moyen de 1 500 FCFA/kg, 10 tonnes rapportent 15 millions FCFA. Si le prix monte à 3 000 ou 4 000 FCFA/kg en période de pénurie, le chiffre d’affaires s’envole.
Bien sûr, il faut intégrer les charges (semences, fumure, entretien, main d’œuvre). Mais le rapport investissement/revenus reste très favorable.

Une culture qui s’écoule facilement
- Les ménages en consomment quotidiennement.
- Les restaurateurs et gargotiers achètent en volume.
- Les commerçants écoulent vers les pays voisins.
Autrement dit, si tu produis du piment, tu sais que ta récolte trouvera toujours preneur.
Des débouchés au-delà du marché local
Certains producteurs se spécialisent dans le piment séché ou transformé (poudre, pâte, sauces). Ces formats se conservent mieux et ouvrent d’autres marchés :
- les supermarchés des grandes villes africaines ;
- l’export vers l’Europe et l’Amérique, où la diaspora recherche ces saveurs.
Cette voie peut transformer une simple culture en véritable business agroalimentaire.
Ce qu’il faut retenir
Le piment n’est pas qu’un condiment : c’est une culture stratégique, toujours demandée et potentiellement très rentable, surtout en période de pénurie. Avec des prix atteignant jusqu’à 4 000 FCFA/kg et des rendements pouvant dépasser 15 tonnes/ha, c’est une des meilleures options pour qui veut se lancer dans l’agriculture rentable en Afrique.
Mon conseil pour passer à l’action
Commence petit, observe le prix sur ton marché local selon les saisons, puis scale progressivement. Tu verras vite que le piment n’est pas seulement un ingrédient de cuisine, mais une vraie opportunité économique.
Et toi, est-ce que tu envisages déjà de cultiver du piment sur ton terrain ?

