Champ agricole bien entretenu en Afrique avec des rangées de cultures alignées, représentant la délégation d’un projet agricole à distance.

Déléguer un projet agricole en Afrique : bonne ou mauvaise idée quand on vit en Occident ?

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Quand j’ai décidé d’investir dans l’agriculture en Afrique tout en vivant en Occident, la question s’est vite posée : est-ce que je peux vraiment déléguer mon projet agricole à quelqu’un sur place ? Comme beaucoup dans la diaspora, j’avais un terrain familial, un peu de fonds, une forte motivation… mais aucune possibilité d’être physiquement là-bas tous les jours.

Alors, comme beaucoup, j’ai pensé que le plus simple serait de déléguer.

Mais voilà : ce qui paraît simple depuis l’Europe ou les États-Unis peut vite tourner au cauchemar si on ne s’y prépare pas sérieusement

Soyons honnêtes : quand on vit en Occident, on a peu de temps et beaucoup d’obligations. On rêve de faire un retour au pays ou de lancer un business agricole rentable… sans pour autant quitter notre emploi ou notre confort. Alors déléguer semble une bonne solution.

Voici les principales raisons pour lesquelles la diaspora délègue :

  • On ne peut pas surveiller le terrain au quotidien.
  • On pense que la culture ne demande pas beaucoup de technique.
  • On veut faire confiance à la famille ou à des amis.
  • On croit que quelques appels téléphoniques suffiront à piloter le projet.

Mais ce que beaucoup découvrent trop tard, c’est qu’en agriculture, l’absence coûte très cher.

Quand j’ai démarré, j’ai confié le projet à un cousin, motivé mais sans réelle expérience agricole. Je lui ai envoyé de l’argent pour la préparation du terrain, l’achat de semences, la main-d’œuvre. Il m’envoyait des photos, me rassurait. Je voyais des plants, j’entendais que « tout va bien, Inch’Allah ».

Mais à la récolte, les résultats n’étaient pas au rdv. Mauvaise gestion des semences et semences de mauvaise qualité, manque de suivi, travail fait à moitié… Et surtout, aucun chiffre clair sur ce qui avait été réellement dépensé.Et bien sûr rien de remboursé.

J’ai compris qu’on ne peut pas déléguer à l’aveugle, même à quelqu’un qu’on aime.

Déléguer peut être une bonne stratégie, mais elle comporte aussi des risques importants si l’on ne prend pas certaines précautions (comme je l’explique dans Investir au pays à distance : pourquoi la diaspora continue d’échouer (et comment éviter les arnaques)).

Déléguer n’est pas forcément une mauvaise idée. Certains projets fonctionnent bien si le cadre est professionnel. Voici les piliers que j’ai mis en place après mes erreurs :

Comme l’a mis en évidence le rapport du Diaspora Agribusiness Forum de l’OIM, déléguer un projet agricole en Afrique sans une supervision locale solide, une structure claire et des partenaires fiables expose à des risques majeurs — retards, mésententes sur la gestion ou même échecs de collecte des récoltes.

Avant d’envoyer un seul franc, j’ai rédigé un plan d’action complet :

  • Un budget prévisionnel par poste (semences, main-d’œuvre, irrigation…)
  • Un calendrier précis de culture et de suivi
  • Des indicateurs de performance (combien de tonnes récoltées, quel rendement attendu, etc.)

Tu ne délègues pas parce que la personne est sympa ou disponible. Tu délègues à quelqu’un de fiable, compétent, prêt à apprendre, et qui accepte la redevabilité. Voici les profils à éviter absolument :

  • Les personnes trop pressées (« envoie vite l’argent »)
  • Les membres de la famille qui refusent toute critique
  • Ceux qui n’ont jamais cultivé sérieusement, mais « connaissent un peu »

Tu ne peux pas déléguer à quelqu’un qui ne prend pas ton argent au sérieux.

Aujourd’hui, tu peux suivre ton projet sans être là physiquement :

  • Un groupe WhatsApp dédié au projet
  • Des vidéos hebdomadaires du champ, datées et géolocalisées
  • Un fichier de suivi partagé (Google Sheets) où chaque dépense est enregistrée
  • Des appels réguliers avec un responsable terrain

Et surtout : un audit tous les 2 ou 3 mois. Si tu ne peux pas y aller toi-même, paye un technicien ou agronome pour le faire à ta place. Cela te coûtera 30 000 ou 50 000 FCFA… mais peut t’éviter de perdre des millions.

Le jour où j’ai arrêté de traiter mon projet comme un « petit business familial » pour le gérer comme une vraie entreprise, tout a changé. J’ai recruté un superviseur indépendant, imposé un reporting mensuel, et prévu un budget de sécurité pour les imprévus.

Résultat : mon deuxième projet, sur le même terrain, avec une meilleure organisation, a été rentable dès la première saison. Pas parfait, mais rentable. Parce qu’il était maîtrisé.

Voici les erreurs les plus fréquentes que je vois chez les autres membres de la diaspora :

  • Déléguer sans contrat écrit ni objectif clair
  • Ne jamais demander de preuves des dépenses
  • Attendre les photos… sans vérifier la date ni la localisation
  • Laisser le gestionnaire décider seul des cultures
  • Croire qu’un bon ouvrier suffit pour piloter un projet

L’agriculture est un métier. Pas une faveur.

Avant de déléguer, demande-toi : est-ce que je délègue parce que je suis trop pressé, ou est-ce que je suis prêt à investir dans un système fiable ? Il vaut mieux attendre 6 mois, se former, et bien structurer le projet, que de se précipiter et perdre ses économies.

Et si tu veux vraiment déléguer efficacement :

  • Prépare un dossier de projet clair
  • Choisis un bon responsable avec contrat et suivi
  • Utilise les outils numériques pour piloter à distance
  • Prévoyez des audits réguliers

Déléguer un projet agricole en Afrique peut fonctionner — mais seulement si tu le prépares sérieusement. Sinon, tu feras partie de ceux qui disent : « J’ai envoyé de l’argent, ils ont tout mangé… ».

L’agriculture est une activité à marge fine. Chaque erreur de pilotage peut coûter cher. Alors si tu veux réussir à distance, tu dois investir autant dans le cadre et le suivi que dans les semences ou le matériel.

As-tu déjà tenté de déléguer un projet agricole depuis l’Occident ? Est-ce que ça s’est bien passé… ou tu as connu les mêmes galères que moi au début ? Viens en parler, je te lis avec attention.

 Capture d’écran de ma page de capture montrant le guide gratuit pour éviter les erreurs en agriculture
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